L’objectif visé par l’administration dans la restructuration des approches est représentatif du cap qu’elle souhaite désormais suivre. La DSNA n’a plus à cœur de proposer un service et de se donner les moyens de le rendre. La logique est inversée : elle vise un objectif de coût et dégrade les services en conséquence pour s’y tenir.
L'UNSA-ICNA s'opposera fermement à ce bigbang social et lancera un mouvement social largement suivi qui freinera les ardeurs de l'administration.
Le premier CTP DSNA de l’année 2011 rappelle bien que le contexte européen agressif de réduction des couts sera cette année encore la toile de fond du dialogue social. Reprenant l’un des points du protocole majoritairement dénoncé, il annonce son intention de passer de 33 approches à 15 ! Les BOs seront revus à la baisse de manière drastique et arbitraire, des regroupements forcés seront mis en place et des fermetures sont annoncées. Le tout en usant de méthodes de management brutales, les personnels concernés n’étant pas toujours consultés, et la plupart des approches concernées par les fermetures ne sont pas encore nommées.
La première pierre d’une vaste réorganisation de l’espace est posée, la dégradation des services et du modèle social au profit d’une logique financière sera le nouveau modèle. Un grand nombre de terrains F et G passeront également en AFIS pour libérer des ressources TSEEAC, nécessaires à la reprise des approches sur la liste de fermeture.
L’UNSA ICNA s’oppose à ce vaste plan social de fermeture des approches. Il est attaché au concept de « deuxième chance » qu’assurent les approches à trafic plus faible, il refuse la mobilité imposée qui en découle inévitablement et ses conséquences sociales et financières (mutation ne signifie pas nécessairement MU), enfin il soutient le modèle d’aménagement du territoire actuel.
De plus, ce plan aura des conséquences graves au niveau de la mobilité car les ICNA déclassés limiteront le nombre d’AVE disponibles. Là où le SNCTA défend un modèle de priorité « absolue », par lequel l’ICNA d’un terrain déclassé aurait la priorité pour muter sur n’importe quel poste disponible. L’UNSA s’inquiète du grippement de la mobilité, mais aussi des conflits que cela pourrait générer à l’intérieur des approches concernées : l’opposition entre des ICNA voulant laisser fermer l’approche pour profiter d’un effet d’aubaine et ceux souhaitant la protéger n’étant pas une source de sécurité.
C’est une des oppositions constantes entre l’UNSA ICNA à la recherche d’un équilibre et de l’intérêt général long terme du corps, et le SNCTA qui cultive la redoutable efficacité de l’individualisme.
Cependant, pour l’UNSA ICNA la priorité est bien de protéger ces approches contre leur démantèlement, l’effectif est bien entendu la priorité absolue, la modernisation des moyens techniques est un deuxième axe sur lequel il faut s’appuyer.
Il faudra attendre 2012 pour que la DSNA sourde aux questions des OS, révèle enfin précisément sa « stratégie » basse couche.
Ce projet de fermeture de la plupart des approches est une bataille majeure, qui va au-delà de ses objectifs : C’est un test de résistance. L’administration veut voir si ses projets pourront être atteints dans l’indifférence générale des ICNA. Le défi est grand car un manque de réactivité et de solidarité la pousserait à poursuivre dans cette logique. « On est toujours le petit de quelqu’un ».
L’UNSA rejoint la CGT, la CFDT et FO dans un communiqué intersyndical pour faire stopper ce projet insensé, mais la DO, approuvée par le SNCTA, ne flanchera pas. Un préavis de grève national est alors lancé par l’UNSA ICNA. A la surprise générale, bien que seule la CFDT ait rejoint le préavis, il est très largement suivi partout en France, rappelant que rien n’est inévitable à des ICNA déterminés et unis.
En mai 2012, l’UNSA ICNA profite du changement de gouvernement suite aux élections présidentielles pour redonner une chance de régénérer le dialogue social, reprendre les recrutements et stopper la stratégie basse couche pour amorcer la rentrée sur des bases saines, plutôt que de tenter de reconstruire sur un champ de ruines.
Pour ne pas prendre le risque d’un été brulant en cette période de transition présidentielle le projet basses couches sera temporairement gelé par l’administration.
Lors des GT protocolaires de fin 2012, l’administration annonce vouloir abandonner le projet basses couches tel qu’il fut présenté en 2010. Un nouveau GT approches est ouvert, mais celui-ci, sans être un virage à 180 degrés, sera beaucoup plus modéré que lors du protocole précédent. Il est toujours question de rationaliser l’espace aérien français, mais la façon de le faire est plus réaliste, moins brutale.
L’administration souhaite en effet se concentrer sur la création d’un maillage jointif des SIV, avec par exemple la création d’un SIV dans l’ouest parisien (qui est aujourd’hui géré par Lille). Si certains projets de fusion d’approche restent à l’étude (en particulier une approche commune Nantes/rennes), le but n’est plus de fermer arbitrairement la moitié des centres. La logique financière de la DSNA est malheureusement toujours prépondérante, mais bien plus sensée.
L’UNSA ICNA n’est pas opposé à certains regroupements d’approche s’ils se justifient, et travaille donc sur ce projet de solidification de l’espace. Mais il apparait assez rapidement que les « études » de fusion de certaines approches (comme La rochelle ou Rodez) ne reposent en réalité pas sur grand-chose de concret, si ce n’est la volonté toujours vive de l’administration de liquider une partie des approches. Même la création du SIV ouest parisien témoignera, par la proposition d’un gestionnaire lillois ou brestois, d’une volonté masquée de centralisation plutôt que d’une réelle recherche d’efficacité.
L’UNSA ICNA exige donc de vrais éléments permettant de justifier une fermeture. Ceux-ci mettront, inévitablement, du temps à être présentés et le dossier restera bloqué des mois. La non signature du protocole par les deux syndicats d’ICNA n’accélérera pas le processus.
Ce nouveau plan, même s’il aura eu des conséquences, aura été moins dur pour les ICNA que le précédent. Le volet TSEEAC et la réorganisation du contrôle d’aérodrome aura en revanche été plus agressive avec la fermeture programmée d’un grand nombre de tours, reléguées en AFIS.
En cours d'écriture...
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UNSA-ICNA - février 2012
L'avenir des approches selon l'administration
SNCTA - mars 2012
Le SNCTA préfère l'accompagnement en douceur
UNSA-ICNA - mars 2012
L'UNSA-ICNA ne peut pas rater ce combat essentiel, même seul
UNSA-ICNA - mai 2012
Le projet est mis en attente
UNSA-ICNA - décembre 2012
La nouvelle situation pour les approches