Les protocoles, dont l’origine remonte à la période de troubles accompagnant la création du statut ICNA ont longtemps été un accord gagnant/gagnant. Tous les 3 ans depuis 1988, les Organisations Syndicales et la DGAC se sont entendues pour fixer les conditions de travail, les améliorations statutaires et indemnitaires, ainsi que les gains de productivité sur la période à venir. Cette négociation anticipée permettait une plus grande sérénité dans le dialogue sociale, et les syndicats ont pu négocier des avancées pour le corps tout en garantissant un service de meilleure qualité dans une période de forte croissance de l'aérien.
Avec le temps et la dégénérescence progressive de la principale force syndicale des ICNA, le processus s'est dégradé. Les contreparties sociales se sont estompées, étouffées par les ambitions démesurées de l'administration, elle même asujettie aux objectifs irréalistes de la Comission Européenne. A la fin des années 2000, le corps des ICNA n'est plus représenté que par un syndicat prêt à vendre tout ce pour quoi il a lutté pendant des années, et de confédérés plus inquiets pour les autres corps de la DGAC.
C'est alors que l'UNSA ICNA s'est inscrit dans le paysage syndical.
Pour son premier protocole, l'UNSA ICNA constate à quel point la faiblesse des ICNA est ressentie par l'administration. Baisse d'effectif suicidaire, FABEC fusionnel, fermeture de la moitié des approches, ATCOisation programmée du corps, mise en place d'astreintes déguisées...Les trois années à venir vont bien être décisives et l'UNSA-ICNA refuse de signer ce protocole honteux.
Trois ans plus tard, l'administration décide d'isoler le corps des ICNA dont l'effectif continuera de baisser, en poursuivant la fermeture des approches et la réduction des BO. Les conditions de travail deviendront la prochaine variable d'ajustement et l'indemnitaire est très insuffisant. Certains points sont interessants pour les ICNA, mais trop peu au regard du coût, et ce protocole, clairement créé à leur intention ne sera signé que par les confédérés.
Le protocole 2016 débute comme une provocation. Malgré l'été 2015 et le constat désormais partagé que le recrutement doit devenir la priorité, l'administration veut poursuivre sa réduction d'effectif. L'individualisation est en germe avec la refonte des tours de service et la création d'équipes ultra flexibles. Les contraintes administratives se multiplient sur les droits à congés, les contrôles de présence...Par la suite, l'administration s'appuiera sur le syndicat majoritaire qui se chargera de faire accepter une version allégée de son projet avec les "expérimentations". L'UNSA-ICNA se battra pendant des mois pour mettre en place des garde-fous et préserver les essentiels de nos conditions de travail. La version finale satisfera finalement les exigences de l'UNSA-ICNA sur l'effectif, l'indemnitaire et les conditions de travail et le syndicat signera son premier protocole.
Le protocole 2020-2024 débute comme le précédent. Outrancier dans ses exigences et dans l'absence de contreparties accordées. Toujours plus de souplesse exigée pour les ICNA, toujours plus de rigidité administrative. Les conditions de travail sont précisées et nivellées vers le bas dans le jumeau maléfique de l'arreté de 2002 : l'arreté de 2020. L'UNSA-ICNA tire le signal d'alarme alors que d'autres, silencieux, ne voient pas arriver le danger. La crise sanitaire du COVID 19 mettra un terme aux négociations et au protocole.